Lorsqu'en 1914 le général Victoriano Huerta abandonne la lutte, les révolutionnaires, ses vainqueurs, ne tardent pas à se diviser, Zapata et Villa d'un côté, Carranza et Obregon de l'autre, les premiers contrôlant la presque totalité du territoire grâce à l'appui que leur donnait la majorité de la population, les seconds se repliant sur Vera Cruz avec, dans leurs trains, quelque 8 000 civils, hommes, femmes et enfants, les ouvriers des fameux « Bataillons Rouges » et leurs familles. C'est un fait assez surprenant pour qu'on s'y attache : les ouvriers choisissant l'alliance avec Carranza, l'ancien gouverneur porfiriste, le grand propriétaire, le libéral anticlérical, ennemi de la réforme agraire et du syndicalisme ! Et choisissant de combattre, les armes à la main, les villistes et les zapatistes, qui sont les paysans de la révolution.