Précédé d'une flatteuse rumeur, un grand livre, fondé sur des sources exceptionnelles et consacré à un grand sujet, est enfin là, tenu sur les fonds baptismaux de l'histoire par Ph. Wolff. Le parrain est formel : un seuil est maintenant franchi dans le secteur de l'anthropologie historique, et rien ne sera plus comme avant.
En effet, dans un champ de vision que la rareté des travaux de synthèse ou l'imprécision des documents rend aussi confus que le brouillard vu par un myope, la Toscane de D. Herlihy et de Ch. Klapisch offre soudain un paysage social d'une grande netteté, comme si les auteurs avaient promené une loupe sur leur chemin. La' perfection des détails, saisis dans un vaste panorama, tient à la fois à la qualité des sources qui se prêtaient aux comptages, et à la volonté de deux historiens qui ont choisi de traiter par l'informatique les données d'un recensement des biens et des personnes, le catasto (cadastre) florentin de 1427.