Encouragé par l'aimable insistance de la Croix-Rouge suisse et la grande obligeance que la Direction de cette Société a mise à lui offrir une place dans son exposition, le Comité international s'est décidé à présenter à Berne, à l'Exposition nationale suisse, qui va s'ouvrir au mois de mai prochain, l'arbre généalogique du développement de la Croix-Rouge pendant les 50 premières années de son existence.

En conformité de la décision prise quant à l'attribution des revenus du Fonds Augusta en juin 1913 (voy. notre circulaire no 146 du 7 janvier 1913, T. XLIV, p. 14), les frais de la mission de M. de Marval sur le théâtre de la première guerre balkanique ont été prélevés sur ces revenus.

Nous avons l'honneur de porter à votre connaissance la fondation de la Société Luxembourgeoise de la Croix-Rouge. Son siège est à Luxembourg.

Le Luxembourg avait signé, le 5 octobre 1888, la Convention de Genève du 22 août 1864, et ratifié, le 27 août 1907, celle du 6 juillet 1906.

En novembre 1912, après qu'eût éclaté la guerre des Balkans, M. le premier lieutenant Dr C. de Marval fut délégué par le Comité international pour visiter les cinq Etats belligérants; il avait entre autres pour mission de gagner les gouvernements et les Sociétés de la Croix-Rouge des belligérants à l'idée de la crération d'une agence internationale de la Croix-Rouge et de leur démontrer les résultats qu'elle pourrait atteindre et la grande utilité qu'elle pourrait avoir.

L'augmentation des armements allemands à la suite de la nouvelle loi militaire a naturellement son contre-coup sur la Croix-Rouge, dont la tâche risque d'être accrue en cas de conflit, dans des proportions analogues.

Sous le titre : Il y a cinquante ans, nous avons rappelé que, du 26 au 29 octobre 1863, s'était réuni à Genève la Conférence internationale qui a fondé l'institution de la Croix-Rouge.

La date exacte à laquelle avait été signée, cinquante ans auparavant, le 22 août 1864, la Convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés, a été singulièrement assombrie par le déchaînement de la guerre européenne et le flot de misères et de souffrances que toute lutte armée entraîne après elle.

Le premier numéro de l'année du journal allemand Das Rote Kreuz jette un coup d'œil rétrospectif sur le passé, à l'entrée de la cinquantième année d'existence du pacte humanitaire qui a lié les peuples le 22 août 1864 à Genève. Il montre les profondes racines que la Croix-Rouge a poussées dans le sol germanique, au moyen du principe constitutionnel de son organisation : partout en effet, dans les sociétés régionales d'hommes aussi bien que de dames, les princes et les princesses se sont constitués les protecteurs de la Croix-Rouge et ce sont souvent les premiers magistrats de tel district ou localité qui sont à la tête des sociétés ou sections. Il rappelle le mérite de l'impératrice Augusta d'avoir su élargir la sphère d'action de la Croix-Rouge en lui assignant également pour tâche l'accomplissement d'œuvres sociales en temps de paix. L'appui des autorités, par l'union personnelle de la Croix-Rouge avec elles, est un puissant levier pour la réalisation de ces progrès humanitaires, auxquels elle est admirablement outillée pour satisfaire et qu'elle réussit à acheminer ou à perfectionner là où les organes politiques, à eux seuls, ne suffiraient pas à la tâche.

Toujours préparée, mais toujours considérée comme un spectre qui ne prendrait pas corps, elle a subitement éclaté. Et elle n'est que trop réelle, avec tout son cortège sanglant de misères et de douleurs, qui se promène sur presque toute l'Europe. Ceux qui ne sont pas belligérents mobilisent ou se préparent à le faire, en sorte qu'à travers tout le vieux continent il n'y a qu'un cri: « C'est la guerre! »

C'est un sujet dont nous avons parlé à plusieurs reprises que cette entente entre la Croix-Rouge et les syndicats professionnels en vue de porter secours, le plus promptement possible, aux victimes d'accidents dans des usines, fabriques ou exploitations industrielles.

A l'assemblée générale extraordinaire du 18 décembre 1913, le prince Aloys de Schönburg-Hartenstein a résigné ses fonctions de président de la Société, qu'il occupait depuis nombre d'années.

Ainsi que nous le disions dans notre cent-cinquante-troisième circulaire, il nous a paru inopportun de donner suite à l'idée émise de la convocation à Genève en 1914 d'une réunion jubilaire, destinée à commémorer le cinquantenaire de la Convention de Genève de 1864 en étudiant le problème très actuel de la lutte contre les épidémies en temps de guerre ; il n'en reste pas moins que cette question doit demeurer au premier plan des préoccupations des Sociétés de la Croix-Rouge.

On l'a nommée «la Providence des blessés», et c'est avec raison. Notre délégué sur le théâtre de la guerre, M. de Marval a déjà, dans ses rapports, rendu un éclatant hommage à son action bénie.

Sur le faîte du Musée Rath à Genève, flotte depuis quelques jours le drapeau à croix rouge. Sur les colonnes de ce temple de l'art, au style grec, s'étale en grandes lettres rouges une large bande blanche portant ces mots: « Comité international de la Croix-Rouge. Agence des prisonniers de guerre ». Et Genève une fois de plus, fidèle aux généreuses traditions de son passé, essaye de semer quelque soulagement au milieu des déchiremonts de la guerre, d'apporter quelque tempérament aux indescriptibles tortures que l'incertitude et l'ignorance amoncellent aux cœurs des families.

Notre dernier Bulletin mentionnait sommairement les réclamations que nous avions reçues du Croissant-Rouge concernant des actes contraires à la Convention de Genève qui auraient été commis par les armées grecque et bulgare.

Nous avons preécédemment rendu compte, d'après les journaux autrichiens, de l'action déployée par la Société autrichienne de la Croix-Rouge, dans la première guerre balkanique. A la réunion du Comité central du 18 dècembre 1913, le comte Traun, qui, dans cette même séance, fut appelé aux fonctions de président de la Croix-Rouge autrichienne, a présenté un compte-rendu de l'intervention de la Société au cours de la seconde guerre des Balkans, complété par les détails médicaux donnés par le Dr Steiner, médecin d'état-major de l'expédition.

La Commission spéciale des prisonniers de guerre a été constituée à Berlin comme une sous-commission du Comité central. Elle se compose de MM.:

Le ministre d'Etat von Studt, vice-président du Comité central, Président;

Dr von Biegeleben, ministre plénipotentiaire de Hesse, à Berlin;

Boden, ministre plénipotentiaire du Brunswick, à Berlin.

Von Brandenstein, ministre plénipotentiaire de Mecklembourg, à Berlin;

Cronau, délégué d'Alsace-Lorraine au Conseil fédéral de l'empire;

Dr Hallbauer, délégué du royaume de Saxe. au Conseil général de l'empire;

Dr D. Kahl. professeur;

Dr jur. Klugmann;

Dr Paulssen, conseiller d'Etat de Saxe et délégué au Conseil fédéral;

Comte de Schœnborn - Wiesentheit, délégué de la Croix-Rouge bavaroise auprès du Commissaire et inspecteur de l'assistance volontaire pendant la guerre.

Cette liste a été mise à jour au 31 décembre 1913, d'après les renseignements qui nous sont parvenus. Nous serous reconnaissants à ceux de nos lecteurs qui voudront bien nous signaler les rectifications à y faire.

Par circulaire du 30 avril 1909 (no 123), nous avons porté à la connaissance officielle des Comités centraux la fondation, dès 1903, d'une Société de la Groix-Rouge au Chili, avec Comité central et siège à Punta Arenas.

L'idée émise par le professeur Krauss et par le Dr J. Winter, en février 1913, qui fut l'objet de notre circulaire du 20 septembre dernier, à savoir celle de l'organisation de mesures propres à la lutte centre les épidémies an temps de guerre, a vu déjà sa réalisation pratique au sein de la Société de la Croix-Rouge autrichienne, grâce à l'initiative de M. le prof. Stabarzt, Dr Dœrr et de M. le Dr Stabarzt Winter. Ges messieurs ont fait construire, pour être remis à la Croix-Rouge autrichienne, douze laboratoires bactériologiques de campagne transportables à dos de mulet.