Abstract. Almost two decades ago, Richard Johnston advanced a
provocatively counter-orthodox interpretation of the Canadian party system
when he contended that “…far from lacking a social base,
[it] is profoundly rooted in tribal loyalties.”
Specifically, he argued that where Catholics appeared in significant
numbers, the party system tended to be socially grounded in the religious
cleavage (Catholic/non-Catholic divisions in party choice), whereas
class politics (union/non-union partisan divisions) prevailed in areas
where Catholics constituted no more than a small minority. Johnston argued
that religious cleavages took priority over material cleavages because of
the tendency of voters to cast strategic ballots when their preferred
party was rendered locally uncompetitive by the concentration of
Liberal-voting Catholics. Our analysis extends that of Johnston by using
multilevel methods to examine the impact of provincial and
constituency-level densities of Catholics on the voting behaviour of
individuals in the 2000 election. This approach enables us to
simultaneously capture the interactive effects of class and religion
across different levels of spatial aggregation. Our analyses suggest that
religious affiliations continue to structure vote choice for all
pan-Canadian parties except the NDP. We also find that these
individual-level relationships are conditioned by the religious
composition of the electoral district. We do not, however, uncover
evidence to suggest that the religious and class cleavages interact over
territory such that there are pockets where each cleavage dominates. As
such, to the extent that tribal loyalties anchor the Canadian party
system, they appear to be those of religious communities rather than those
of class.
Résumé. Il y a presque deux décennies,
Richard Johnston a lancé un pavé dans la mare de
l'orthodoxie en proposant une interprétation inattendue du
système partisan canadien lorsqu'il a affirmé que
“… [celui-ci], loin d'être
dénué d'une base sociale, est profondément
enraciné dans des fidélités tribales.” Il
avançait, plus précisément, que lorsque le nombre de
catholiques est assez élevé, le système de partis a
tendance à reposer sur des clivages sociaux fondés sur la
religion (la division catholique-non catholique détermine le choix
du parti), alors que la classe (syndiqué/non-syndiqué)
est le facteur déterminant dans les régions où les
catholiques ne constituent qu'une petite minorité. Johnston
affirmait que les clivages religieux l'emportaient sur les clivages
économiques parce que les électeurs ont tendance à
voter stratégiquement lorsque leur parti
préféré n'est pas compétitif au niveau
local en raison d'une forte concentration de catholiques
libéraux. Notre analyse prolonge celle de Johnston en utilisant une
méthode multivariée pour examiner l'impact de la
densité de population catholique, au niveau des provinces et des
comtés, sur le comportement électoral individuel lors de
l'élection de l'an 2000. Cette approche nous permet de
capturer simultanément les effets d'interaction entre classe
et religion à divers niveaux d'agrégation spatiale.
Notre analyse suggère que les affiliations religieuses continuent
de structurer le vote pour tous les partis pancanadiens, à
l'exception du NPD. Nous constatons aussi que la composition
religieuse de la circonscription électorale influe sur la relation
entre vote et religion au niveau individuel. Nous n'avons cependant
pas découvert d'interaction territoriale classe-religion qui
créerait des enclaves où l'un ou l'autre clivage
prédomine. Ainsi, s'il existe des loyautés tribales
à la base du système partisan canadien, celles-ci se situent
au niveau de l'affiliation religieuse plutôt que de
l'appartenance de classe.