L'idée de la Croix-Rouge, telle que nous la concevons aujourd'hui, est née il y aura bientôt cent ans, pendant une guerre, sur le champ de bataille de Solférino. Il est évident qu'il n'y aurait pas de Croix-Rouge s'il n'y avait pas eu de guerre. C'est pourquoi, lorsqu'on parle de la Croix-Rouge, on pense tout naturellement à la guerre. Cependant, à une époque où les hommes ont compris que la guerre est non pas le «prélude d'une jeunesse nouvelle» dans l'évolution de l'humanité, mais en réalité, sa perte; alors qu'une notable partie des efforts nationaux et la plupart des efforts internationaux tendent au maintien de la paix, il peut être intéressant de préciser la position de la Croix-Rouge.

Depuis un certain temps, des théoriciens distingués ont analysé de façon pénétrante le rôle de l'individu en droit international. Dernièrement, le professeur Lauterpacht a combattu avec vigueur la doctrine traditionnelle qui ne voit en lui qu'un objet (et non un sujet) du droit international. Le présent article a pour but d'étudier certains éléments nouveaux sur le plan international qui intéressent la situation d'un groupe spécial : les réfugiés.