En 1927, Mr P. G. A. de Waal fit paraître un remarquable ouvrage sur l'évolution de la théorie comptable dans les Pays-Bas au XVIe siècle. Le célèbre mathématicien, Simon Stevin, est le dernier auteur dont les écrits sur la comptabilité y sont commentés. Reprenant la filière interrompue Mr Onko Ten Have vient de consacrer un gros volume aux théoriciens des XVIIe et XVIIIe siècles. Comme l'ouvrage de Mr de Waal, son livre est une thèse de doctorat présentée à l'Institut Supérieur de Commerce de Rotterdam (Nederlandsche Handelshoogeschool te Rotterdam).

Pour l'élaboration de son ouvrage, Mr de Waal avait pu se référer à une bibliographie assez touffue, car l'attention des historiens de la comptabilité commerciale s'était concentrée de prime abord sur les théoriciens du XVIe siècle, surtout sur Pacioli et ses élèves comme le mercier anversois, Jean Ympyn ou Ympens.

Une thèse soutenue à l'École du Louvre, le 26 mai 1933, par Mr Pol Abraham sur Viollet-le-Duc et le rationalisme médiéval a été le point de départ d'un débat qu'il n'est pas inutile de présenter aux lecteurs des Annales. Sa portée dépasse de beaucoup le cadre archéologique : ce qu'il met en cause n'est rien de moins que les rapports au moyen âge de l'art avec la technique — et la nature, rationnelle ou empirique, de celle-ci.

L'Institut D'Histoire des Sciences et des Techniques de l'Université de Paris, dirigé par Mr Abel Rey, place sous l'invocation de Thalès le Recueil annuel de ses travaux dont le premier fascicule vient de paraître (1934) par les soins du Secrétaire général de l'Institut, Pierre Ducassé. Nous avons trop souvent déploré l'état d'abandon dans lequel végétaient chez nous les études d'histoire des sciences pour ne pas applaudir à cette initiative heureuse. L'organe contribuera à créer la fonction. Dès maintenant, sa collaboration à nos études n'est certes pas négligeable.

Nous avons déjà eu plusieurs fois l'occasion de signaler les utiles articles d'initiation aux recherches d'histoire ecclésiastique locale, publiés, au cours de ces dernières années, par la Revue d'histoire de l'Église de France. Tous les travailleurs se réjouiront de les trouver désormais réunis en volume. Voici le tome II, premier paru, si je ne me trompe. Que, sur beaucoup de points, l'entreprise rejoigne des préoccupations dont nous nous sommes souvent ici fait l'écho, point n'est besoin d'y insister. Non plus que sur les raisons évidentes qui l'amènent à envisager « l'histoire locale » d'un biais sensiblement différent du nôtre. On concevrait fort bien qu'en face de ce guide d'histoire ecclésiastique — j'aurais préféré « histoire religieuse », mais n'ouvrons pas ce gros débat — un « vade-mecum » analogue vienne un jour s'aligner, dont le champ serait la structure sociale et l'économie.

Il y a la crise tout court. Celle qui a débuté un beau jour d'octobre 1929 à Wall Street. Mr Richard Lewinsohn, spécialiste réputé des questions économiques et financières internationales, et qui a déjà écrit une Histoire de l'inflation (1926) fort curieuse, nous en donne une histoire extrêmement attachante. Il nous mène de Wall Street, secoué par la tempête, à Vienne qui voit tomber comme châteaux de cartes, les uns après les autres, ses puissantes institutions bancaires : prologue de toute une série de tragédies connues, en Allemagne et en France. Après quoi c'est la chute de la livre ; la faillite des consortiums ; les cas Hatry, Kreuger et Insull ; la dévalorisation du dollar enfin…. Conclusions optimistes : Mr Lewinsohn se penche avec sollicitude sur les « indices d'amélioration ».

Le livre de Mr Louis De Miramon-Pesteils sur le pétrole américain nous permet de nous faire une idée claire non seulement sur l'état et l'allure de la production, mais encore sur la crise de surproduction dont cette industrie souffre, sur la politique Roosevelt de réduction et de contrôle, et sur les perspectives d'avenir de ce grand combustible dont les découvertes de laboratoire menacent de restreindre le marché.

Les États-Unis conservent, et de très loin, le premier rang dans la production mondiale du pétrole, puisque, en 1933, ils y participaient pour 63,5 p. 100 ; cette même année, la Russie venait au second rang avec 10,6 p. 100 ; le Venezuela au troisième avec 8,6 p. 100. Ils doivent cette supériorité à certains États dont la production énorme est de date récente : sur 785 304 milliers de barils de pétrole brut extrait en 1032, le Texas en a fourni 314 378, la Californie 178 127, l'Oklahoma 149 487.