Sous ce titre, M. Julius Port, médecin général de Bavière, vient de publier une brochure assez étendue. C'est un avertissement, un cri d'appel, pour que le droit des blessés à être traités en neutres et secourus sur le champ de bataille soit pleinement respecté chez les nations signataires de la Convention de Genève. Dans son introduction, il raconte comment, après la bataille de Wörth, il avait trouvé a plusieurs endroits son chemin littéralement barré par une véritable muraille de cadavres de turcos. Il chercha à atténuer la pénible impression que lui fit ce spectacle, par la pensée que ce procédé de défense barbare était spécial aux turcos.

La Croix-Rouge de Russie vient de nous communiquer son compte rendu de l'année 1894, en trois parties, accompagné d'un aperçu historique sommaire de son activité pendant les trente années écoulées depuis sa création en 1867, ainsi que de la liste de son personnel et de ses institutions.

L'activité de la Croix-Rouge hellénique, pendant la récente guerre contre la Turquie, a constitué un témoignage éclatant de la supériorité de l'initiative privée sur les institutions officielles.

Elle se déploya d'abord en Crète, où, du 29 janvier au 24 juin, 13 expéditions de médicaments, d'antiseptiques, d'objets de literie et de vivres furent faites en faveur des blessés. Une ambulance fut même installée en Crète. Puis les envois furent dirigés sur le théâtre des opérations de l'armée de la Grèce orientale, sur les hôpitaux flottants Epire et Thessalie, sur l'hôpital de Corfou, sur celui d'Agrinion, sur le golfe d'Ambracie, à destination de la marine royale, et ailleurs encore. La Société fonda en outre des hôpitaux à Arta, à Athènes, et dans d'autres localités, à Krabassara, en particulier, où elle accomplit son œuvre malgré les difficultés de la situation, grâce à la présence d'un chirurgien distingué, M. Th. Zaimis.

Le grand renom qu'a acquis la section de la Croix-Rouge de Cardenas fait que tous les soldats qui tombent malades ou qui sont blessés dans les environs de cette ville demandent à être conduits à l'hôpital de la Société, laquelle, débordée de demandes et ne voulant refuser personne, a dû faire des prodiges pour sortir victorieuse de la crise qu'elle a traversée. L'hôpital de la Croix-Rouge étant devenu insuffisant, l'autorité militaire en a fait installer un autre, où ont été transportés les soldats qui n'avaient pu trouver place dans le premier. Il faut citer les brillants services rendus à la Croix-Rouge de Cardenas par le Dr Alexandre Negra, auquel la Société a décerné une médaille d'or.

Le Comité central de Londres nous a informés de la création d'une branche canadienne de la Croix-Rouge, qui se rattache à la Société britannique, et nous ajouterons que la même communication nous a été faite par le Comité canadien lui-même.

Une partie du détachement sanitaire que la Croix-Rouge russe avait envoyé en Abyssinie est rentrée a Saint-Pétersbourg le 23 décembre. Cette section, sous le commandement du général Schwedow, avait passé par Harrar et atteint Djibouti le 6 décembre 1896, d'où un navire français et un vaisseau russe l'avaient ramenée en Europe.

Nous avons relaté, au fur et à mesure des événements, l'activité de la Croix-Rouge japonaise pendant la guerre de Corée, et, dans notre dernier Bulletin, nous consacrions un article à analyser le volume intitulé Heroic Japan, que MM. Warrington-Eastlake et Yamada Yoshi-Aki ont publié sur l'histoire de cette guerre. Aujourd'hui nous recevons un nouvel ouvrage édité, sans nom d'auteur, par la librairie Pedone, à Paris, et qui a pour titre: Le service de secours de la Société de la Croix-Rouge du Japon pendant la guerre de la 27e-28e année de Meiji (1894–1895).

Nous avons l'honneur de vous informer du décès de Son Altesse Royale Monseigneur le due d'Aumale.

La Société française de secours aux blessés militaires a ressenti avec une profonde douleur la perte de son illustre président, et, en vous annonçant ce cruel événement, nous avons la pensée que la sympathie que votre Société a bien voulu toujours témoigner à la Croix-Rouge française vous fera prendre une grande part à l'immense malheur qui a frappé notre œuvre.

La Société hongroise a eu, depuis l'année dernière, la douleur de perdre son protecteur l'archiduc Charles-Louis, qui lui avait rendu d'immenses services pour son organisation. L'assemblée générale, réunie à Budapest le 7 juin 1896, a décidé, pour lui rendre un dernier hommage, de faire faire son portrait et de le placer dans la grande salle de l'hôpital Elisabeth, ainsi que de créer un fonds de 20,000 florins, qui portera son nom et servira à l'entretien annuel, au dit hôpital, d'un malade nécessiteux.

Les colonnes sanitaires de Leipzig, qui existent depuis 1891, ont tenu, au mois de janvier dernier, leur première assemblée généale. Leur président, M. le médecin d'état-major Düms, en prit occasion pour retracer les principaux faits relatifs à la fondation et à l'activité de ces colonnes.

Avant 1891, il n'existait qu'une association d'infirmières, mais, a l'occasion du jour de naissance du roi et de la reunion des sociétés militaires de Leipzig, le Dr Düms lança l'idée de l'organisation d'une colonne sanitaire. Il rencontra beaucoup de bonne volonté, et, dès le mois d'octobre 1891, la nouvelle colonne, qui s'exerçait depuis le mois de juin, put subir sa première épreuve. A la fin de la première année, une seconde colonne était constituée, et dès 1892, une troisième prenait naissance. La quatrième qui, après avoir existé pendant un temps, a dû cesser de vivre pour cause de départs et de décès, a beaucoup de chances d'être prochainement rappelée à l'existence.

A la suite de l'accession de la République Sud-Africaine à la Convention de Genève, accession notifiée le 2 octobre 1896 aux Etats signataires de ce traité par le Conseil fédéral suisse, le Comité international, dont l'initiative en cette affaire venait d'être couronnée de succès, se sentit encouragé à tenter une démarche analogue auprès de l'Etat libre de l'Orange, voisin de la République transvaalienne. Il s'y détermina lorsqu'il eut connaissance du traité conclu, au printemps dernier, entre ces deux puissances. En vertu de l'article 2 de cet acte, chacun des contractants s'étant « engagé « à assister l'autre avec toutes ses forces valides et par tous les « moyens dont il dispose, si l'indépendance de l'un d'eux venait à « être menacée ou attaquée, » il apparaissait comme très désirable que les deux alliés adoptassent ouvertement la même ligne de conduite en cas de guerre, quant aux matières régies par la Convention de 1864.

L'Assemblée générale de la Société française de secours aux blessés militaires s'est tenue le 15 juin 1897, au siège central de l'œuvre. M. le Dr Riant, vice-président, présidait la séance.

Le président de la République s'était fait représenter par le colonel Ménétrez.

Dès la première page de son rapport, le Conseil a exprimé en termes émus sa profonde douleur, en présence des deuils terribles qui sont venus l'accabler dans ces derniers jours. Ce passage a produit sur l'auditoire une vive émotion.

Se prévalant de la clause du traité de paix du 26 octobre 1896, qui l'autorisait à envoyer une section jusqu'à Gildessa, à la rencontre des prisonniers rendus par l'empereur Ménélik, le Comité central de la Croix-Rouge italienne a donné l'ordre au Dr de Martino, chef de l'expédition destinée à leur porter secours, d'allouer à chaque prisonnier un subside de fr. 20 s'il est soldat ou caporal, et de fr. 40 s'il a un grade supérieur.

Une note remise par M. le général due d'Aumale, président de la Société française de secours aux blessés militaires, à M. le ministre de la guerre, le 11 juillet 1895, signalait les difficultés sans nombre que devait rencontrer la Société, pour assurer l'organisation et le fonctionnement des infirmeries de gare, dans les conditions que lui imposaient les décisions ministérielles intervenues depuis 1886, époque à laquelle l'exécution de ce service avait été confiée par l'Administration de la guerre à la Société.

Conformément aux dispositions du règlement du 20 avril 1869, la Société prussienne a travaillé de concert avec le Comité central allemand, et son rapport annuel contient le résumé de l'activité de ce dernier, qui ne publie pas de rapport spécial.

Les fonctions de président, que remplissait le prince Otto de Stolberg, ont été dévolues à M. de Knesebeck, celles de vice-présidents au général von Grollmann et au Dr Koch.

En publiaut dans noire 108meBulletin (T. XXVII, p. 300) le texte de la loi serbe du 12 janvier 1896, nous avons commis une erreur, qui vient de nous être signalée et que nous nous faisons un devoir de rectifier.

Cette loi punit l'emploi abusif du signe de la Groix-Rouge beaucoup plus sévèrement que nous ne l'avons indiqué. L'amende encourue par les coupables peut varier de cinquante à cinq mille francs, et non de cinquante à cinq cents, comme nous l'avons dit (art. 1er, 2me alinéa, p. 301).

Notre Revue n'aura pas à s'étendre longuement, cette fois-ci, sur les statistiques sanitaires des armées; ce que nous trouvons sur ce sujet dans la presse médico-militaire du trimestre courant ne manque cependant pas d'intérêt.

Voici, en premier lieu, dans le Giornale medico del Ro Esercito, une brève analyse de la statistique sanitaire de l'armée française pour l'année 1894. Cette statistique tient compte non-seulement des malades hospitalisés, mais aussi de ceux qui sont soignés, à la caserne ou en chambre, pour des affections légères ne comptant pas à proprement parler comme maladies. Dans cette catégorie l'on trouve une proportion de 579,732 malades guéris, sur un effectif moyen de 492,273 hommes, soit 1222 pour mille. Les malades soignés dans les infirmeries régimentaires ont été au nombre de 182,114, soit 384 pour mille; sur ce nombre il y a eu 31 décès seulement. Sont entrés enfin dans les hôpitaux militaires 113,938 hommes, dont 1030 officiers; en tout 208 pour mille. La morbidité générale (entrées à l'irifirmerie et à l'hôpital), donne donc, de ce chef, un total de 592 malades pour mille d'effectif.

On se souvient que l'idée avait été émise, en Allemagne, de faire servir l'organisation des Sociétés de la Croix-Rouge à la fois à l'amélioration du sort des ouvriers victimes d'accidents et à l'avantage des associations de patrons qui, responsables des conséquences des accidents dont leurs ouvriers sont victimes, ont tout intérêt à leur assurer d'emblée des soins éclairés et diligents. Cette idée ayant été reprise par la Société patriotique des Dames, dans sa dernière assemblée de délégués (mars 1897), le Bureau officiel des assurances, appelé à donner son opinion, s'est montré très favorable à cette collaboration projetée, et, par une circulaire adressée aux chambres syndicales et aux institutions d'assurance, leur a recommandé d'accueillir avec bienveillance les propositions et vœux qui seraient émis en vue de la réalisation de cet accord.

Le Conseil central de Paris, désireux de voir fonder des comités de la Croix-Rouge en Algérie, dans toutes les colonies, comme aussi dans les pays soumis au protectorat. français, a pris, dans sa séance du 20 mars 1897, les résolutions suivantes:

10 Un Comité régional sera fondé en Algérie et dans chacune de nos colonies, si cela est possible, avec mission d'y représenter le Conseil central.

20 Tous les comités qui viendraient à se fonder dans une même région seront placés sous la direction du Comité régional.

Le Dr Chiari a fait, en juin 1895, au Congrès médical de Ligurie, une communication sur l'intervention des médecins habitant le bord de la mer, en vue de porter secours aux blessés et naufragés après une bataille navale livrée près de la côte.