Il vient de se constituer en Angleterre un corps auxiliaire d'infirmières, qui, sous le nom de «Réserve pour le service hospitalier de l'armée» (The Army Nursing Service Reserve), est destiné à renforcer le service sanitaire officiel en temps de guerre. Pendant la paix, ce corps est sous la direction d'un Comité et sous la haute présidence de S. A. R. la princesse Christian, mais, en temps de guerre, il est placé entièrement sous les ordres du Ministère de la guerre. Pour être admise à en faire partie, il faut être âgée de plus de vingt-cinq et de moins de trente-cinq ans, et justifier de trois ans de service dans un hôpital civil. Avant d'être reçues, les postulantes doivent déclarer se soumettre aux prescriptions du Règlement sanitaire de l'armée, pour autant que celles-ci peuvenl leur être applicables, et s'engager à se rendre, dans le délai de quinze jours, à n'importe quel hôpital du Royaume-Uni où elles peuvent être appelées.

Nous avons déjà consacré dans le Bulletin (no 89), un article au dictionnaire à l'usage des infirmiers (Lazarett-Sprachführer) de M. Paul Blaschke, dont nous annoncions l'apparition en allemandfrançais et en allemand-russe. Encouragé par l'accueil fait à sa première entreprise, l'auteur se propose aujourd'hui d'étendre et de compléter son œuvre, en publiant son dictionnaire dans le plus grand nombre de langues possible. Il est incontestable qu'il peut y avoir une utilité très grande à fournir aux troupes sanitaires et aux infirmiers volontaires le moyen soit de se faire comprendre des blessés étrangers qu'ils peuvent être appelés à soigner, soit de s'entendre les uns avec les autres, alors qu'ils appartiennent à des nationalités diverses, pour combiner leur action, unir leurs efforts et se partager la tâche qui leur incombe.

Les lignes suivantes sont empruntées au compte rendu des travaux du Comité supérieur et résument les travaux de la Société néerlandaise depuis sa dernière assemblée générale.

A la suite du décès du général Léchïanine, survenu le 27 février 1896, le Comité central de la Croix-Rouge serbe a élu à sa place comme président, au mois d'octobre de la même année, le général Jov. Michkovitch; mais ce dernier n'est pas resté longtemps en fonctions. Nommé ministre de la guerre le 17/29 décembre 1896, il dut donner sa démission de président de la Croix-Rouge, qui était incompatible avec sa nouvelle charge.

La Société berlinoise de la Croix-Rouge, qui poursuit l'établissement de sanatoriums populaires, en a aménagé un, pour poitrinaires, à Oranienburg, sur les bords du lac Grabow, à environ 30 kil. N. de Berlin. Cet établissement s'est ouvert en mai 1896. Installé sur un terrain généreusement abandonné par l'intendant du Trésor, il se compose de 25 baraques de 8 lits chacune, situées au milieu d'épais bois de sapins. Relié à une station de chemin de fer par un service d'omnibus, il est suffisamment éloigné de toute habitation pour que les valétudinaires puissent y goûter une tranquillité et y respirer un air pur, très favorables à l'amélioration de leur état.

Il résulte du compte rendu du Comité central de la Croix-Rouge hellénique pour l'année 1896, que cette Société a donné des secours pour les varioleux de diverses provinces du royaume, pour les victimes de l'insurrection de Crète (réfugiés, blessés et malades), et pour les sinistrés d'une inondation qui a eu lieu à Athènes et au Pirèe.

L'assemblée des délégués des sections de la Croix-Rouge suisse s'est réunie à Bienne, le 1er juillet 1897. Onze sections étaient représentées par trente délégues. Il est constaté que la Section de Bülach n'existe plus, ayaǹt passé à l'Association samaritaine dès 1895, mais qu'en revanche une nouvelle section s'est fondée au Tessin.

A l'Exposition industrielle de Berlin, le major Kurd Hahn a montré une nouvelle tente pour malades, particulièrement approprié au champ de bataille. Tout, en effet, y est combiné pour lui permettre d'être rapidement dressée et démontée. Consistant en une légère charpente de fer, recouverte à l'intérieur et à l'extérieur d'une peau imperméable, elle possède quatre larges entrées surmontées d'avant-toits, et, recouvrant environ 100 mètres carrés de terrain, elle peut aisément contenir vingtquatre lits. Une particularité très précieuse de cette tente est que, grâce à un système de ventilation excellent, sa température n'est jamais plus élevée que celle de l'ombre à l'extérieur. Elle peut également se chauffer en perfection.

M. Marc Reniéri, président de la Société de la Croix-Rouge hellénique depuis sa fondation, en juin 1877, est mort à Athènes le 21 avril dernier.

M. Reniéri, originaire de Crète, était une des personnalités les plus sympathiques et les plus distinguées de la société athénienne. Il a été à la tête d'un grand nombre d'institutions utiles. Il a rempli pendant plusieurs années les fonctions de gouverneur de la Banque nationale de Grèce et celles de président du Comité central crétois.

Dans notre 107meBulletin (T. XXVII, p. 215), nous avons inséré quelques informations, empruntées à un journal allemand, sur une ambulance envoyée par la Croix-Rouge russe en Ethiopie. Puis le silence s'est fait, pour nous du moins, sur cette mission, jusqu'au jour où nous en avons appris quelque chose par un journal français.

Comme nous l'annoncions dans le dernier Bulletin, la création d'un secrétariat central suisse de l'assistance volontaire a été votée à une forte majorité, le 1er juillet 1897, par l'assemblée des délégués de la Croix-Rouge, dont la décision est venue ainsi confirmer les délibérations favorables antérieurement prises déjà par l'Association samaritaine et la Société sanitaire militaire. Les trois intéressés ont été unanimes à reconnaître l'utilité qu'il y aurait à ce qu'un rouage central, servant de trait d'union entre les trois sociétés, parallèles quoique distinctes, réunît en une même main toutes les archives et documents, fût mis à même, par la connaissance approfondie de l'organisation et de la marche de chacune d'elles, de constater et de signaler les lacunes, et d'imprimer peu à peu une direction unique au travail de formation du personnel sanitaire.

La Croix-Rouge hessoise et la Société de Dames Alice ont conclu, en 1895, une convention, en vue d'exercer en temps de guerre une action commune.

A cet effet, quand une guerre éclatera, les membres du Comité central de la Société Alice se réuniront à ceux du bureau de la Société hessoise de la Croix-Rouge, pour siéger ensemble, se constituant ainsi en Grand Comité. Les collectes d'argent et d'objets se feront au nom des deux sociétés, et leurs produits seront versés à une caisse commune; le Grand Comité décidera de leur emploi. Après la guerre, les fonds restants serviront à réparer les brèches faites au capital social de chaque société, proportionnellement à la diminution subie. Le 25% du solde, s'il y en a, sera réparti par parts égales entre les deux sociétés, pour reconstitution du personnel et du matériel. S'il y a un reliquat, il sera employé en faveur des invalides et de ceux qui auront conservé de la guerre quelque incapacité ou maladie. Le solde sera divisé également entre les deux sociétés. Le personnel féminin sera organisé par la Société Alice, sous la direction du Grand Comité.

Le Comité central de la Société serbe de la Croix-Rouge, réuni en séance ordinaire le 31 octobre (12 novembre), a élu pour son président, en remplacement du général Léchaïnine, décédé, M. le général Jovan Michkovitch, chef de l'état-major serbe, membre de l'Académie royale, etc., etc.

Depuis que la Société suisse a publié, en 1895, son rapport embrassant les années 1889 à 1895, sa situation ne s'est guère modifiée. La répartition des affaires entre quatre départements s'est révélée comme une heureuse innovation, à laquelle on peut certainemenl attribuer les progrès réalisés.

Comme le faisait pressentir le précédent rapport de la Société italienne de la Croix-Rouge, le nombre des sociétaires, qui avait décru en 1895 pour des causes diverses, a remonté de près d'un millier, de telle sorte qu'il atteignait, au 31 décembre 1896, le chiffre de 22,730. Les sous-comités se sont augmentés de 62, ce qui en porte le nombre total à 359; en revanche, un seul comité de Dames nouveau s'est constitué en 1896.

Le Conseil fédéral suisse a adressé la circulaire suivante à toutes les puissances signataires de la Convention de Genève:

« Berne, le 2 octobre 1896.

« Monsieur le Ministre,

« Le 30 septembre dernier, Son Excellence M. Beelaerts van Blockland, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de la République sud-africaine, à la Haye, nous a remis, au nom de son gouvernement, l'acte d'accession de cet Etat, à la convention conclue à Genève le 22 août 1864, pour l'amélioration du sort des blessés dans les armées en campagne (Croix-Rouge).

Dans son Bulletin de Janvier dernier, — un gros volume de près de 450 pages, — la Société italienne publie une série de notes relatives à l'envoi et au fonctionnement des unités hospitalières italiennes en Afrique, en attendant qu'ait paru le compte rendu détaillé de l'intervention de la Croix-Rouge en Erythrée, que le président de la Société prépare actuellement et qui contiendra également l'exposé financier, tant des dépenses faites que des recetles extraordinaires encaissées par l'Association, au total de 1,700,000 francs. Comme nous avons succinctement relaté ceux des événements de cette campagne qui concernaient la Croix-Rouge, au fur et à mesure qu'ils se produisaient, nous nous bornerons, pour éviter à nos lecteurs de fastidieuses et inutiles répétitions, à les renvoyer à nos articles antérieurs et à mentionner ici les faits nouveaux.

Pour faire suite à ce que nous avons dit dans notre précédent Bulletin sur la Société du Croissant-Rouge pendant la guerre turco-grecque, nous ajouterons, d'après le Moniteur oriental, que le Comité central de Constantinople, réuni de nouveau le 7 juin dernier, a pris connaissance de dons à lui faits récemment, en argent ou en nature, en faveur des blessés. Les dames ottomanes, en particulier, lui avaient envoyé une copieuse provision de lingerie, vêtements et autres objets.