Abstract. The focus of this article is the theory of
integration advanced by Alan Cairns in his book, Citizens Plus:
Aboriginal peoples and the Canadian State. Cairns' theory has
had a mixed reception since its publication. Like much scholarship and
public policy in the Aboriginal rights field, Citizens Plus has
attracted strong proponents and opponents. At present Citizens
Plus remains one of the primary competitors vying for influence in
guiding the postcolonial reconfiguration of the relationship between
Aboriginal peoples, the Canadian state and civil society on terms of
justice that may be perceived as legitimate by both Aboriginal and
non-Aboriginal peoples. The prime alternative, as conceived by both Cairns
and his critics, is the nation-to-nation constitutional vision of the
Royal Commission on Aboriginal Peoples. The author provides a political
theoretical reading of Citizens Plus. She seeks to disclose the
normative and conceptual structure of Cairns' argument and to situate
Cairns' theory in the context of debates concerning the future of
Aboriginal peoples and the constitution of Canada. This reading
foregrounds an alternative interpretation of the relationship between
Citizens Plus and the constitutional vision of the Royal
Commission on Aboriginal Peoples, which makes it possible to see them as
complementary rather than opposed constitutional visions. The author also
raises broader questions concerning the reasons for continuing the search,
at the heart of Cairns' work, for a post-colonial theory and praxis
of normative integration in diverse societies, and the conditions of the
possibility of such a theory and praxis. Ultimately the author argues that
whether one agrees or disagrees with Cairns' prescription, at a
minimum Citizens Plus should be understood as raising a
fundamental question to which multinational constitutional theory must
respond.
Résumé. Le présent article a pour objet
d'examiner la théorie avancée par Alan Cairns dans son
ouvrage, Citizens Plus : Aboriginal Peoples and the Canadian
State. Cette théorie est loin de faire
l'unanimité; comme beaucoup d'autres ouvrages ou
initiatives dans le domaine des droits autochtones, Citizens Plus
a ses partisans et ses détracteurs. À l'heure actuelle,
Citizens Plus demeure l'une des principales approches
possibles de la redéfinition postcoloniale des relations entre les
peuples autochtones et l'État et la société
civile canadiens sur le fondement de conditions justes dont la
légitimité est susceptible d'être reconnue autant
par les peuples autochtones que par les non-autochtones. La vision de
relations de nation à nation, telle qu'exprimée par la
Commission royale sur les peuples autochtones, est, selon Cairns ainsi que
ses détracteurs, la principale alternative à Citizens
Plus. Dans le présent article, l'auteure
interprète Citizens Plus dans une optique de
théorie politique. Elle cherche à faire ressortir la
structure normative et conceptuelle de l'argument de Cairns et
à situer la théorie de Cairns dans le contexte des
débats concernant l'avenir des peuples autochtones et de la
constitution canadienne. L'auteure veut ainsi attirer
l'attention sur une autre interprétation possible de la
relation entre Citizens Plus et la vision de la Commission royale
sur les peuples autochtones. Selon cette interprétation, il
s'agit de visions complémentaires plutôt que
contradictoires. L'auteure soulève également des
questions plus générales, concernant les raisons de
poursuivre la recherche d'une théorie et d'une praxie
d'intégration normative au sein de sociétés
empreintes de diversité, ainsi que les conditions de la
possibilité d'une telle théorie et d'une telle
praxie. Cette recherche est, par ailleurs, au cœur de
l'œuvre de Cairns. En dernière analyse, l'auteure
soutient que, peu importe que l'on souscrive ou non à ce que
Cairns propose, Citizens Plus soulève, à tout le
moins, une question fondamentale à laquelle la théorie
constitutionnelle multinationale doit répondre.