Au premier millénaire avant notre ère, l'Ethiopie entre en contact avec la culture sémitique. Cette recontre donne lieu à l'élaboration assez rapide d'une synthèse où l'élément aborigène — les Proto-Ethiopiens — s'assimile une religion, des usages étrangers et se crée de nouveaux modes d'existence. Les plus anciens monuments archéologiques témoins de ce fait, trouvés sur les hauts plateaux du nord, datent des environs du cinquième siècle avant J.-C. Ce sont essentiellement des statues, un trône sculpté en pierre, des inscriptions ,des autels votifs. La culture éthiopienne de cette période dérive de la culture sudarabique, et s'en distingue. Un processus d'évolution est alors amorcé dont l'aboutissement sera l'instauration du pouvoir axoumite aux premiers siècles de l'ère, et la fondation d'Axoum comme capitale d'un royaume dont la durée s'étendra sur un millénaire.
On peut diviser en trois périodes le déroulement de l'antiquité éthiopienne: période sudarabisante, période intermédiaire, et période axoumite. Deux sites illustrent les étapes de cette évolution: Matara, surtout par sa stratification, et Axoum où récemment une mission de l'Institut Ethiopien d'Archéologie a mis au jour les vestiges importants d'une demeure seigneuriale (château) de la période axoumite.
Dans ce bilan de l'acquis nouveau en archéologie éthiopienne, nous donnons un bref aperçu des recherches en préhistoire et protohistoire. Les faits marquants sont principalement les résultats obtenus par une mission internationale dans la basse vallée de l'Omo (notamment, la découverte du Paraustralopithecus aethiopicus) et les travaux de J. Chavaillon sur le site de Melka-Kontouré oà se trouvent en stratification quasiment toute la série des industries de la préhistoire africaine depuis la Pebble Culture.