Les modèles macroéconométriques de grande taille, utilisés par les décideurs publics pour évaluer leur politique économique, reposent, pour la plupart d’entre eux, sur une structure commune qualifiée de néokeynésienne. Plus précisément ils constituent une mise en pratique du schéma IS-LM enrichi par une description de son évolution dynamique: l’accumulation du capital combinée à des mécanismes d’ajustements progressifs et d’anticipations (Cf par exemple Deleau et Al. (1981) pour une formalisation de cette démarche).
Toutefois, dans ces modèles, les variables anticipées ne figurent qu’implicitement, n’étant pas directement observables. Les équations dynamiques d’ajustement sont en fait des formes réduites agrégeant les mécanismes d’ajustement proprement dit et ceux de formation des anticipations.
Cet état de fait rend impraticable l’analyse isolée de l’influence des anticipations, et pour aborder ce problème il est nécessaire de construire une maquette dans laquelle les comportements des agents soient dérivés le plus rigoureusement possible -optimisation intertemporelle-, faisant par là apparaître les grandeurs futures que ces agents doivent nécessairement anticiper pour les prendre en compte dans leurs calculs.