À plusieures reprises depuis la fin de la guerre froide, les gouvernements et les organisations intergouvernementales ont justifié, notamment à travers le Conseil de sécurité, la menace ou le recours à la force par le biais d'arguments à caractère «humanitaire». Trois types de violations de normes humanitaires ont été régulièrement invoqués pour déclencher une intervention par la force, soit dans le cadre d'un conflit armé en cours, soit contre un régime brutal : atteintes graves à la vie de la population civile, refus d'autoriser des actions d'assistance à une population dans le besoin et violence exercée à l'encontre du personnel d'organisations humanitaires. Après avoir passé en revue différentes interventions ayant impliqué l'usage de la force, l'auteur examine la position des États et des organisations internationales, notamment les Nations Unies. La question de la légitimité d'un recours à des arguments humanitaires pour justifier l'usage de la force reste cependant posée. L'auteur est convaincu quʼa l'avenir, «l'humanitaire» jouera un rôle plus important que par le passé dans les considérations relatives à l'usage de la force. Il souhaite une réflexion approfondie à ce sujet.

« Mort de quatre journalistes au Salvador », « Six journalistes portés disparus », « Libération de trois journalistes détenus pour espionnage » — voilà quelques titres de dépĉches récentes qui évoquent le problème que nous allons traiter dans cet article: les journalistes qui exercent leur métier dans une situation de conflit armé sont menacés; que prévoit le droit international public pour les protéger et faciliter l'exercice de leur activité professionnelle ?

Un voyage de quelques mois dans les pays du Nord m'a permis de rendre visite, au nom du Comité international, à plusieurs sociétés nationales de la Croix-Rouge. De leur accueil, de tout ce que j'ai pu voir et apprendre d'elles, en une suite de séjours dont la plupart ont été trop brefs, ma mémoire garde autant de souvenirs précieux et d'expériences instructives que de fidèle reconnaissance.

Pour être respecté, le droit international humanitaire (DIH) a besoin de mécanismes de mise en œuvre. La plupart sont connus et ont fait leur preuve, qu'il s'agisse de moyens préventifs, de contrôle ou de répression. Ils ont cependant leurs limites et en ce sens la Commission intemationale d'établissement des faits prévue à l'article 90 du Protocole I comble une lacune.

Traiter d'une question d'une telle ampleur peut paraître une gageure. Et prètendre trouver la solution au problème de la paix et de l'humanite serait certes manquer d'intelligence. La première caractéristique de l'intelligence etant précisément de connaître ses limites, il est évident que l'on peut seulement essayer de deviner ce que pourraient être les réponses à une question aussi vaste; pour ce faire, il est nécessaire de jeter un regard sur le passé pour mieux appréhender l'avenir.

La douleur et l'ennui sont depuis que l'être humain existe. Mais aussi anciennes que l'être humain, la douleur et l'ennui, sont également la compassion et la clémence. Dans les mythologies le dieu des armées n'est pas toujours cruel, vindicatif et déchaîné. De tous temps il y a eu de bons samaritains; celui qui raconta la parabole parlait d'ailleurs au passé. L'histoire de l'humanitarisme va de pair avec celle de l'humanité. Et bien que cruauté et charité humaines ne soient pas concomitantes, elles n'en sont pas moins indissociables.

Les droits de l'homme, et plus particulièrement les droits civils et politiques, ont influencé les derniers développements du droit international humanitaire. Cette constatation vaut surtout pour le Protocole II, relatif aux conflits armés non internationaux. Un rapprochement entre ces deux branches du droit international avait été amorcé par les Nations Unies à la Conference de Téhéran en 1968, à partir de laquelle le droit international humanitaire est également appelé « droits de l'homme en période de conflit armé ». Ce rapprochement s'est concrétisé ensuite par l'adoption dans les Protocoles additionnels de certaines règies fondamentales, identiques à celles des Conventions des droits de l'homme; il contribue à renforcer la protection de la personne humaine dans les situations de conflit armé.

La mise en œuvre du droit international humanitaire applicable dans les conflits armés est étroitement liée à trois problèmes fondamentaux.

En premier lieu, personne ne souhaite voir en temps de paix une situation dans laquelle cette partie du droit est applicable dans la pratique. En fait, il n'est guère aisé non plus de motiver des personnes pour des règles juridiques qui se situent au-delà de leurs propres expériences personnelles.

« Indépendance politique, confessionnelle et économique », telle est la formule, explicite et somme toute heureuse, que l'on trouve dans l'ancien sommaire des principes fondamentaux.

Les raisons qui exigent l'indépendance sont si manifestes que point n'est besoin de s'y arrêter longuement. Sous peine de ne plus être elle-même, la Croix-Rouge doit être maîtresse de ses décisions, de ses gestes et de ses paroles. Pour pouvoir mieux montrer le chemin de la charité et de sa justice, elle doit rompre certaines attaches avec les pouvoirs constitués. Il faut qu'elle soit libre d'obéir à ses mobiles purement humanitaires, d'appliquer toujours les principes qui lui sont propres, de se montrer égalitaire envers les hommes et de rester universelle. On ne saurait admettre qu'une puissance, de quelque ordre qu'elle soit, risque de la faire dévier de la ligne immuable que seul son idéal lui trace. Cette indépendance sera aussi le gage de sa neutralité. Elle permettra à chaque Société de travailler en communion d'esprit avec ses Sociétés sœurs. En outre, il importe que la Croix-Rouge inspire confiance à tous les hommes qu'elle êeut etre appelée à assister, même et surtout à ceux qui n'appartiennent pas aux cercles dirigeants. Enfin l'institution étant ouverte à toutes les bonnes volontés, sa soumission é une autorité temporelle ou spirituelle en interdirait l'accès à ceux qui ne partageraient pas l'opinion officielle. L'indépendance est done, pour l'action de la Croix-Rouge, une condition seconde mais non moins nécessaire.

Mientras que los Estados reivindican una soberanía exacerbada, poco favorable al mejoramiento de la cooperación internacional, y se deteriora la aplicación del derecho humanitario en los conflictos armados, hay por todas partes hombres de buena voluntad que se comprometen. Este final de siglo es el escenario de una verdadera explosiín de iniciativas privadas, que se organizan y oponen las razones del corazón contra las razones de Estado. Múltiples organizaciones no gubernamentales, algunas de las cuales se proclaman simbólicamente «sin fronteras», reemplazan a Estados impotentes en la organización de socorros, la lucha contra la sequía, la conservación del medio ambiente o el mejoramiento de las condiciones sanitarias. Poniéndose voluntariamente al servicio del hombre, estas organizaciones persiguen indudablemente un objetivo humanitario, como se define en el primer principio de la Cruz Roja, que «se esfuerza en prevenir y aliviar el sufrimiento de los hombres en todas las circunstancias » y que «tiende a proteger la vida y la salud, así como a hacer respetar a la persona humana». A la vez que afirman una voluntad de independencia con respecto a los poderes establecidos y reivindican una libertad de acción en beneficio de todas las víctimas, las organizaciones mídicas de urgencia, siguiendo el ejemplo de Henry Dunant y el del CICR, no dudan en inscribir su acción en un nuevo derecho que debe elaborarse para prestar ayuda, incluso cuando un Estado la rechaza, a la población civil desasistida.

Will the Red Cross survive? Should it survive? Has it really a mission in the world of today? In the world of the 1980s and thereafter? What is that mission? How can Red Cross gear up for it?

These questions have been the subject of thoughtful discussion among Red Cross people for some years. In 1972, the International Committee of the Red Cross and the League of Red Cross Societies, in co-operation with the National Societies, decided to take a hard look at the future in the form of a comprehensive examination of the role of the Red Cross.

In his book “A Memory of Solferino”, Henry Dunant set out two proposals for action on the international level to alleviate the suffering of war victims: the first was to have governments adopt an international treaty to be respected in time of war, and the second was to establish an organizational framework for ensuring compliance with such international obligations. Dunant seemed to realize that only the combination of international, treaty-based obligations and an organization to implement them could induce governments to act in the way he wished. The outcome of his proposals was of course the adoption of the Geneva Convention of 1864 on the one hand, and the founding of the Red Cross Movement on the other.

Visitador de prisiones, abogado de los internados enemigos en los países beligerantes, médico o cirujano al lado de los heridos y de los enfermos víctimas de las hostilidades, notario del cautiverio para identificar a los detenidos, buscar a los desaparecidos, reagrupar a familiares, distribuir víveres y mantas, organizar traslados y transportes, el delegado del Comité Internacional de la Cruz Roja hace todo eso y mucho más.

Es, en primer lugar, un hombre de buena voluntad que, puede considerarse, acude en ayuda de las autoridades detentoras para resolver los delicados problemas planteados por el fenómeno grave del cautiverio de guerra. Generalmente, su labor no resulta fácil; su acción se lleva a cabo en un país que precisamente la guerra ha convulsionado y desorganizado. Se ocupará de enemigos de tal país, de prisioneros e internados que, muy a menudo, son objeto de odio.